La Région des Hauts de France a adopté son plan vélo 2024-2028

Nous l’attendions l’année dernière, il a été voté cette année, le 5 octobre, lors de la séance plénière de la Région, les élus régionaux ont voté l’adoption du Plan Vélo 2024-2028 à la quasi unanimité.

Pour mémoire, la Région est la tête de file des sujets de mobilité sur le territoire notamment sur l’organisation des Transports.

Ce plan vélo souligne que « Les associations du vélo sont nombreuses en France et en région Hauts-de-France. Leur rôle est fondamental pour développer l’usage du vélo dans tous les territoires. »

Ce nouveau Plan Vélo pour la période 2024-2028 a pour but de clarifier le rôle des différents acteurs, et notamment, celui de la Région, dans un objectif de construire une région cyclable.

Les enjeux du Plan Vélo s’articulent autour de 9 orientations :

  • Développer les infrastructures cyclables et suivre la mise en œuvre du Schéma Régional des Véloroutes (SRV) : en charge de l’élaboration et de la coordination du SRV, la Région, en lien avec les Départements, cofinance les véloroutes en priorité en milieu rural.
  • Le vélo, maillon de la chaîne de déplacements : la Région, en tant que chef de file de la mobilité et autorité organisatrice des transports régionaux, souhaite encourager la mobilité cyclable dans les territoires, et ceci dans une logique intermodale.
  • Bâtir un partenariat avec les associations qui favorisent le développement du vélo sur les territoires : la Région renforce son partenariat avec les associations d’usagers, en les conviant aux différentes instances de gouvernance locales et en les associant à l’élaboration du SRV.
  • Développer l’écomobilité scolaire : la Région finance, avec les partenaires, des actions de sensibilisation aux mobilités durables destinées aux lycéens, avec son dispositif Génération + Rev3 ou encore le challenge de l’écomobilité scolaire. Elle soutient également le Centre ressource en écomobilité (CREM).
  • Le vélo créateur de richesses à travers le vélotourisme : Avec trois itinéraires européens traversant le territoire (EuroVelo 3, 4 et 5), la Région Hauts-de-France a des atouts conséquents pour attirer les touristes étrangers, notamment les voisins belges, néerlandais ou allemands.
  • Le vélo, créateur de richesse : pour répondre aux défis de la transition énergétique, économique et sociale, la Région a pour objectif de créer de nombreux emplois. En ce sens, le vélo, dans toute sa chaîne de valeur (fabrication, entretien, vente ou location) et son utilisation par des professionnels, ouvre de belles perspectives de développement de nouvelles activités décarbonées.
  • La coopération à l’interrégional et à l’international : en tant que gestionnaire des fonds européens INTERREG, la Région accorde une attention toute particulière aux projets de connexion du réseau cyclable régional des pays transfrontaliers.
  • La Région exemplaire : la Région met en place, pour ses agents, le forfait mobilités durables (FMD), qui favorise l’utilisation du vélo pour les déplacements domicile-travail.
  • Soutenir et diffuser la culture vélo, et le sport-santé : les Hauts-de-France sont une terre de sports, et particulièrement de vélo. En effet, elle accueille et soutien de grandes manifestations sportives telles que le « Paris-Roubaix » ou les « quatre jours de Dunkerque »

Les rencontres régionales du vélo, à Valenciennes le 14 juin 2023. Photo au5v

Un bilan annuel, de ce nouveau Plan Vélo sera réalisé et présenté aux partenaires des Rencontres Régionales du Vélo auquel sont conviées les associations vélo.

53 principes

Le plan détaille 53 principes, parmi les plus saillants (ou ceux qui nous parlent le plus), nous noterons :

  • no 12 – A travers son Plan vélo, la Région Hauts-de-France affirme que l’emport de vélos dans les TER restera gratuit et sans réservation préalable.
  • no 13 – La Région respectera le décret LOM en termes de nombre d’emplacements vélo dans ses TER.
  • no 15 – La Région pilotera une étude spécifique sur la connexion cyclable des gares au réseau régional des véloroutes puis financera ce dernier kilomètre cyclable vers les gares.
  • no 18 – La Région lancera une expérimentation de vélo libre-service à l’échelle d’un territoire ou d’une ligne de train.
  • no 20 – La Région s’appuiera sur le réseau d’acteurs du collectif Vel’Hauts de France pour intégrer les préoccupations des cyclistes dans ses politiques, et relayera leurs actions dans sa communication sur le vélo. La Région mettra en place des échanges réguliers avec les associations d’usagers du vélo, travaillera sur leurs propositions et les associera à la mise en œuvre du Plan vélo.
  • no 21 – La Région veut également s’assurer de la présence des associations d’usagers du vélo dans les lieux de concertation. Ainsi, elle s’est engagée à en faire un partenaire associé du Comité régional des partenaires – instance régionale issue de la LOM, et de les convier lors des comités de bassin, instances locales des bassins de mobilité, qui auront en charge la rédaction des COM et des PAMS (voir orientation n°2).
  •  no 23 – La Région soutient annuellement le Challenge de l’écomobilité scolaire. Cet événement, organisé par le CREM et animé par l’ADAV en association avec En Savoir Plus, est ouvert à l’ensemble des écoles maternelles et élémentaires et aux collèges de la région. L’objectif est de le développer également sur les lycées, et étudier la possibilité de le développer pour les CFA.
  • no 26 – La Région pilotera une étude sur la connexion cyclable des lycées au réseau régional des véloroutes, puis financera ce « dernier kilomètre » cyclable vers les lycées.
  • no 31 – Un maillage de relais-vélos sera élaboré avec l’ensemble des partenaires et territoires traversés, et permettra d’améliorer l’expérience des cyclistes, qu’ils soient touristes de passage ou habitants.
  • no 41 – La Région Hauts-de-France soutient la proposition de faire de l’année 2024 « l’Année Européenne du Vélo ».

Le collectif Vel-HautsDeFrance félicite la Région pour l’adoption de ce plan vélo. Elle note toutefois qu’aucun budget n’a été voté. Il ne reste plus désormais qu’à le doter d’un financement.

Stationnement vélo sécurisé : les gares des Hauts de France accusent un retard important 

Quels objectifs ?

Dans les Hauts-de-France, 106 gares sont soumises à l’obligation d’installer des stationnements sécurisés pour les vélos, pour un total de 4950 places, d’ici le 1er janvier 2024.

Où en est-on ?

Avec seulement 28% des gares conformes au décret, les Hauts-de-France figurent dans le bas du classement des régions d’après les données de juillet 2023 qui seront publiées ce jeudi 28 septembre par Vélo & Territoires.

A Dunkerque, l’objectif est dépassé,
90 places attendues dans la loi
et 100 places dans ce parking

Les disparités entre les gares sont fortes :  les objectifs sont dépassés dans une trentaine de gares, comme à Dunkerque, Armentières ou Templeuve, où les parkings sont parfois déjà saturés. Certaines petites gares, soumises à l’obligation d’installer une dizaine de places, se montrent aussi plus volontaristes, telles que Mouy-Bury (Oise), Seclin (Nord) et plus généralement les petites gares de l’ancienne région Nord – Pas-de-Calais.

Toutefois, une quarantaine de petites gares demeurent totalement non-équipées, alors même que la loi ne prévoit que 10 ou 20 emplacements, ce qui présente peu de difficultés techniques : c’est le cas à Poix de Picardie, Rieux Angicourt, Saint Leu d’Esserent ou encore Saint Sulpice Auteuil.

Stationnement vélo
en gare de Lille Flandres

44 places installées
par l’Agglo en Gare de Creil,
là ou 250 places sont attendues
©Photo ACSO

©

L’analyse du collectif

L’enjeu est fort pour les plus grandes gares, où les besoins sont importants. Creil, la troisième gare des Hauts de France avec 20 000 voyageurs par jour dispose de seulement 44 places vélo sécurisées (installées en 2022 par l’agglomération et saturées en quelques mois), loin de l’objectif de 250 places prévues dans la LOM. La gare de Lille-Flandres dispose actuellement de 590 places de stationnement, bien que la LOM en exige 1000. À l’inverse, la gare Lille Europe va se doter en 2024 de 460 places bien visibles, soit 80 de plus que la LOM. Plus inexplicable la gare de Valenciennes se contente toujours d’une dizaine d’arceaux installés sur le parvis de la gare…

les vélobox, installés
notamment dans la plupart
des gares de l’ex région Picardie

Actuellement, l’offre d’abri sécurisé est gérée par TER Hauts-de-France et plusieurs opérateurs locaux, ce qui en résulte des règles d’accès différentes et bien souvent limitées à un usage pendulaire, rendant généralement leur usage compliqué pour des voyages occasionnels et pour les vélo-touristes. L’offre actuelle est également très peu adaptée aux vélos cargos, dont la pratique est pourtant en forte hausse.

La Région Hauts-de-France a besoin d’une plateforme régionale regroupant l’ensemble de l’offre des abris vélo sécurisés tout opérateur confondu, ce qui permettrait d’avoir une vue d’ensemble de l’offre existante et de faciliter les inscriptions, avec un titre unique donnant accès à tous les abris de la région. Cette offre doit également être doublée par des arceaux vélos en libre accès pour les usagers occasionnels.

Les cyclistes de la région font face à une réduction de place de vélo dans les trains. Si l’offre de stationnement était à la hauteur, cela inciterait les cyclistes pendulaires à avoir un deuxième vélo en gare de destination plutôt que de l’embarquer. Enfin, pour qu’ils soient utilisés, les abris doivent être aménagés dans des espaces visibles afin de bénéficier d’une surveillance informelle de la part du public et doivent également être régulièrement entretenus.

Manifestation en gare de Clermont-de-l’Oise en 2019 ©France3

« Les communautés de communes (qui sont Autorités Organisatrices de la Mobilités) sont souvent impliquées pour une amélioration de la situation mais butent face à Gares & Connexions qui diffuse des informations au compte-goutte. Il est parfois nécessaire, comme à Clermont-de-l’Oise, que les associations organisent des manifestations pour que Gares & Connexions réponde et fasse avancer des dossiers. »

Consignes individuelles
à Boulogne Tintelleries

Téléchargez le communiqué national de la FUB (Fédération des Usagers de la Bicyclette) et celui du collectif Vel’Hauts-de-France.

Crédits Photos ©DroitAuVélo, ©AU5V

Les résultats du Baromètre des Villes Cyclables 2021 dans les Hauts de France

Au congrès de la FUB à Tours les résultats du Baromètre des villes cyclables ont été annoncés jeudi 10 février.

Ce baromètre marque une très forte progression au niveau national et une participation en hausse de 35% dans les Hauts de France.

Si aucune commune des Hauts de France n’apparaît au palmarès national, le palmarès régional distingue 3 communes.

A cette occasion, le collectif Vel’HautsDeFrance a publié un communiqué que vous pouvez retrouver ci dessous.

Elections Régionales 2021 : Parlons Vélo !

Introduire plus de vélo dans le quotidien des habitants de la Région des Hauts-de-France est l’affaire de toutes et tous !

Au regard de leurs compétences, les régions sont des acteurs de premier plan pour déployer des démarches cyclables ambitieuses et pro-actives.

Le scrutin de juin 2021 est une formidable opportunité dont la FUB et Vélo & Territoires ont souhaité se saisir pour inviter les candidats et les candidates à viser plus haut et à muscler leurs programmes grâce au vélo.

Que vous soyez candidate ou candidat, journaliste, activiste, novice, que la petite reine représente un moyen de transport, un loisir ou un sport pour vous, ensemble, parlons vélo !

Le site Parlons-Velo pour en savoir plus.

Candidats, vous êtes en manque d’idées ?

Vous cherchez des initiatives fortes ? Parlons-vélo vous propose de découvrir les initiatives des autres régions.

Candidats : faites connaître votre programme vélo pour la Région des Hauts de France

Candidates et candidats aux élections régionales, testez le volet vélo de votre programme en vous soumettant au questionnaire de la plateforme. Notre ambition est de vous donner des clés de lecture de la question cyclable dans vos territoires et de vous fournir des pistes pour agir en faveur de politiques cyclables ambitieuses dans les régions de 2021 à 2027.

Notre contribution à la concertation climat de la Région

Ces propositions ont été déposées sur la plateforme www.concertation-climat.fr et adressées par courrier au Président de la Région.

Développer le système vélo pour favoriser sa pratique :

Encourager le développement des modes actifs ne saurait s’imaginer sans développer les différents maillons du système vélo : des itinéraires sécurisés et continus, une offre en stationnement diffuse et sécurisée, une lisibilité des itinéraires, des services de réparation, de location, un rabattement vers les gares, la possibilité d’embarquer son vélo dans les bus et les trains. Tout en communiquant sur les avantages de ce système, ses itinéraires, ses services, etc. Par l’ensemble de ces moyens, il faut chercher à atteindre l’objectif national de 9% de part modale vélo d’ici 2024, et se fixer des objectifs de 12% en 2030 et 20% en 2040.

Rendre le vélo incontournable dans la politique transport de la Région

Budget dédié pour financer des réseaux cyclables à haut niveau de service (sur la base d’un cahier des charges partagé, qui pourra s’inspirer du guide des aménagements cyclables de Paris en Selle) et aide aux projets structurant de transports collectifs conditionnée à l’intégration qualitative d’aménagements cyclables (idem avec cahier des charges partagé). Par exemple, la Région Ile-de-France va investir 300 millions d’euros dans le réseau de voies cyclables et dans des pistes cyclables provisoires qui permettront les déplacements à vélo sécurisés à la sortie du confinement.

Renforcer l’intermodalité Transports en commun et Vélo.


En effet, l’intermodalité en gare permet d’économiser plus de 500kg de CO2 par an et par utilisateur (Ademe, 2016). Pour cela, il faut faciliter l’accès aux pôles d’échanges, tout en ayant des stationnements et la possibilité d’embarquer son vélo. Ainsi, il est nécessaire d’avoir des aménagements cyclables de rabattement vers les gares, que celles- ci soient accessibles aux cyclistes (parvis, ascenseurs, goulottes continues, pas trop proches du mur et suffisamment larges dans les escaliers, avec crampons (si alu ou acier), etc) et que l’information sur les itinéraires cyclables soit disponible sur place. Afin que les quais des gares soient rapidement accessibles à vélo, nous préconisons que les gares dont les travaux de réaménagement sont prévus après 2022 installent des goulottes dans les escaliers avant 2021.

Il est également important d’avoir des stationnements vélos adaptés en fonction des besoins locaux et que les abris puissent évoluer sur le moyen terme, les arceaux couverts et abris sécurisés étant complémentaires. Plus précisément, nous préconisons que la totalité des gares soient équipées en stationnement vélo sécurisé (le mieux étant un abri vélo fermé avec badge d’accès, sinon, préférer un stationnement abrité, avec arceaux, dans un endroit visible ou surveillé, et dans les deux cas, ne pas mettre de pince-roues) d’ici 2026 :
- Pour les gares de plus de 10 000 voyageurs / jours : réalisation du stationnement d’ici 2022.
- Pour les gares de plus de 5 000 voyageurs / jours : réalisation du stationnement d’ici 2024.
- Pour les gares de moins de 5 000 voyageurs / jours : réalisation du stationnement d’ici 2026.

Ces stationnements vélo doivent être dimensionnés par rapport au nombre de voyageurs. D’après une étude réalisée en 2016, pour le compte de l’Ademe par Inddigo, il est recommandé d’avoir « 1 place sécurisée pour 7 à 15 usagers du train entrant en gare et de l’ordre de 40 à 60% de l’offre doit rester en libre accès (sous forme d’arceaux). » De plus, cette étude montre que le stationnement vélo sécurisé permet d’attirer un nouvel utilisateur régulier du TER toutes les 8 places créées et utilisées. Ainsi, une place en consigne coûte en moyenne 400€ par an et permet de générer environ 125€ de recettes TER.
Enfin, améliorer la possibilité d’embarquement des vélos dans les TER (cibler 5 % du nombre de places assises dans le train), élargir la possibilité d’embarquer les vélos dans tous les trains, y compris les TERGV, pour les commandes de futurs matériels TER, envisager un wagon entier en queue de train réservé aux vélos. Maintenir le service d’embarquement dans les bus de substitution, mais également dans les bus régionaux et dans les bus intercommunaux avec une signalisation sur le bus et sur les fiches horaires. Une offre de stationnement vélo sécurisée doit aussi être systématiquement proposée au niveau des arrêts des bus régionaux et scolaires.
Pour finir, communiquer sur toutes ces mesures est indispensable et un élément à ne pas oublier pour que les solutions proposées soient appropriées par les usagers.

La région pourrait proposer une aide financière pour l’installation des services vélo en gare (de type vélostation).

Cela pourrait par exemple prendre la forme d’un appel à projet à destination des collectivités locales.

Une aide à l’achat de vélo

  • Pour un quotient familial inférieur à 450 € : 40 % du prix du vélo est pris en charge, plafonné à 400 €.
  • Pour un quotient familial entre 451 et 650 € : 30 % du prix du vélo est pris en charge, plafonné à 350
    €.
  • Pour un quotient familial entre 651 et 750 € : 20 % du prix du vélo est pris en charge, plafonné à 300
  • Pour un quotient familial supérieur à 751 € : 10 % du prix du vélo est pris en charge, plafonné à 250
    €.
    L’aide serait cumulable avec toute autre aide à l’achat dans la limite de 70% du prix d’acquisition. Des contraintes d’acquisition auprès d’un réseau de partenaires ou auprès des revendeurs de la région permettrait de dynamiser l’économie locale.
    Afin de compléter ce dispositif, et de permettre aux gens de tester le vélo avant achat, la région pourrait se doter d’une flotte de VAE et vélos cargos floquées « Région HDF » pour de la location longue durée, avec une tarification sociale. Cela permettrait non seulement d’inciter à la pratique du vélo, mais aussi de valoriser les emplois locaux. Ainsi, la location de VAE permet d’économiser plus de 300 kg de CO2 par utilisateur à l’année et l’aide à l’achat de VAE environ 200 kg par an (Ademe, 2016). Enfin, pour coordonner ces projets et d’autres missions en lien avec le vélo, la région pourrait créer un poste dédié au vélo à la région. Cette personne serait l’interlocuteur privilégié sur les questions liées au vélo sur l’ensemble du territoire régional.

Inciter les lycéens à la pratique du vélo.

Pour cela, il faudrait mener dans les lycées des actions de sensibilisation afin de travailler sur l’image que les adolescents se font du vélo comme mode de déplacement. D’un autre côté, il faudrait également mener des études sur la qualité des aménagements cyclables autour des lycées en impliquant les élèves cyclistes (comme par exemple, ce qui est effectué par le département du Pas-de-Calais auprès des collèges). Afin d’établir un diagnostic, de souligner les points noirs autour des lycées et de voir comment les résorber pour pouvoir développer la pratique du vélo dans les lycées. Pour ce travail, il est important de monter le projet en collaboration avec les élèves et le personnel de l’établissement, afin de les impliquer véritablement dans la démarche.

Proposer aux villes du territoire régional de créer une charte afin de développer la marche, de la rendre attractive et confortable pour tous.

Chaque signataire pourrait s’engager à sécuriser les cheminements piétons, à lutter contre l’occupation des trottoirs par des véhicules motorisés (prévention puis verbalisation), à promouvoir la marche auprès de sa population, à développer un plan piétons, du jalonnement (signalétique en temps de marche), à effectuer les travaux nécessaires à la sécurité des piétons… Pour être efficace, cette charte devra être accompagnée d’objectifs chiffrés et d’un suivi de la part de la région. Le but étant que le nombre de signataires de cette charte augmente chaque année.

Créer un appel à projet régional pour impulser des rues scolaires.

Il s’agit de la fermeture de rues aux abords d’établissements scolaires lors des entrées et sorties d’école. Cela a des impacts bénéfiques en terme de qualité de l’air aux abords des écoles et de santé pour les élèves, tout en incitant à la mobilité active des enfants. Malgré tout, leur mise en place implique un coût pour la commune (diagnostic, expérimentation, pose de barrières amovibles, besoin de personnel, etc) et pourrait faire l’objet d’un soutien financier de la région en passant par un appel à projet. L’objectif pourrait donc être de développer au moins une dizaine de rues scolaires chaque année en région.

Créer une campagne de communication régionale afin de sensibiliser le grand public sur les bienfaits des modes actifs et des transports en commun.

Effectuer une comparaison avec l’autosolisme, utiliser des chiffres qui marquent les esprits, des témoignages… (insister sur les volets santé, économie, écologie). Les choix des modes de déplacements ne sont pas uniquement basés sur des critères économiques. Il faut également prendre en compte d’autres critères que sont le temps de parcours, la fréquence, le confort … Ainsi, il est nécessaire de communiquer sur le coût réel des modes de déplacements afin d’encourager le grand public à trouver des alternatives à la voiture individuelle. Et afin de mobiliser tous les leviers régionaux, on pourrait conditionner les subventions aux évènements économiques, sportifs, culturels ou associatifs à une incitation à la mobilité durable des personnes déplacées.

Utiliser la flotte de véhicules de la région pour développer un service d’autopartage aux créneaux où les agents n’ont pas l’usage de ces véhicules.

Cela permettrait ainsi de mutualiser la flotte existante, d’économiser les ressources et d’encourager une mobilité responsable et solidaire.

Une offre de transports en commun adaptée aux besoins :

sur les territoires ruraux, les habitants regrettent que l’offre en transport en commun ne soit pas adaptée à leurs besoins. Ils réclament davantage de fréquence, de cadencement et préconisent que les lignes de bus scolaires puissent être plus largement ouvertes à tous (c’est déjà le cas dans le département du Nord où les lignes scolaires sont ouvertes au grand public sous réserve de place) et continuer de fonctionner pendant les vacances, de prendre en compte les horaires postés. Il convient également de rechercher les cohérences de réseaux entre deux territoires voisins pour éviter les ruptures.

Créer une culture du covoiturage :

Pour les trajets qu’il est impossible d’effectuer en modes actifs ou en transports en commun, le covoiturage peut être une solution de repli pertinente. Si le covoiturage sur les longues distances commence à être très utilisé, il est beaucoup plus difficile à développer sur les trajets quotidiens malgré de nombreuses initiatives des territoires et outils numériques facilitant la mise en relation des covoitureurs. Les freins sont surtout d’ordre psychologique (peur de ne pas avoir de covoitureur pour le trajet retour, sentiment d’être moins libre dans ses horaires, difficulté à partager l’espace privatif de la voiture, …). Nous pensons que les innovations techniques ne suffisent pas pour organiser le covoiturage et que des animations et actions doivent être proposées pour lever les appréhensions. Il faudrait mailler le territoire de parkings covoiturages, complétés par des stationnements vélos sécurisés. Par exemple, avec l’objectif d’ici 2026, que chaque intercommunalité du territoire régional ait sa propre aire de covoiturage comme décrite précédemment. Egalement encourager la généralisation d’un système d’auto-stop organisé, modernisé et sécurisé. Comme le propose Rezo Pouce (exemple dans le PNR Oise- Pays de France). Ce système est complémentaire au covoiturage « classique » utilisant des plateformes numériques. De plus, des expérimentations récentes répondent aux besoins de publics spécifiques ; tels que « Rezo Pouce senior ». Enfin, il est nécessaire de communiquer pour inciter à la pratique du covoiturage afin de sensibiliser le grand public.

Renforcer le déploiement des Plans de mobilité scolaire, entreprises et administrations.

La région doit se fixer des objectifs ambitieux en terme de nombre de plans de mobilité déployés sur le territoire à échéances 2022, 2024 et 2026, par type d’établissement ciblé. La priorité sera de remplir les objectifs du PPA sur le territoire du Nord et du Pas-de-Calais ; à savoir que 125 entreprises, 128 administrations et 624 établissements scolaires doivent construire rapidement un plan de déplacement. De la même manière, la priorité sur le versant sud de la région concerne le territoire du PPA de Creil, où les entreprises de 8 zones d’activités devront construire un plan de déplacement. En interne, la Région se doit de montrer l’exemple : mise en place d’un forfait mobilité durable attractif, suppression du stationnement gratuit sur le lieu de travail pour les agents auto-solistes.

Eduquer à la mobilité – Accompagner le public pour découvrir et tester les différentes solutions d’écomobilité :

Lire un plan de réseau de transport en commun, acheter un billet sur une borne automatique, louer un vélo en libre-service, se déplacer à vélo dans la circulation, … Ces solutions ne sont pas des évidences pour tout le monde et au-delà de la connaissance de l’offre, il convient d’aider à surmonter les craintes qu’elles peuvent parfois générer. Pour cela, la région pourrait soutenir l’accompagnement des personnes en leur proposant des « diagnostic mobilité  ». Ce processus permet d’évaluer les capacités et les freins à la mobilité d’une personne, d’identifier ses besoins pour pouvoir proposer des solutions. En particulier, en lien avec les compétences régionales sur la formation et à destination du public en insertion professionnelle, pour qui la mobilité peut être un frein à l’emploi. Aussi, il nous semble important, quand cela est nécessaire, de mener des actions de découverte in situ des transports en commun du territoire en accompagnant le public dans les gares, aux arrêts de bus et prendre les transports en commun avec eux. Cela peut s’imaginer sous une forme ludique (exemple : le TADAO Express mené par le SMT Artois-Gohelle à destination des 18-25 ans). Dans le même ordre d’idée, des séances de vélo-école ou de remises en selle peuvent être organisées pour aider le public à connaître les équipements et le positionnement sur la chaussée qui vont lui éviter de se mettre en danger à vélo.

La mise en oeuvre du schéma régional véloroutes et voies vertes Hauts-de-France (SR3V),

Le SRADDET doit porter une attention particulière aux itinéraires du schéma régional véloroutes et voies vertes Hauts-de-France (SR3V), qui doivent être repris finement, avec un principe de priorité pour la réalisation des itinéraires du schéma national (SN3V). En effet, le réseau souffre d’aménagements discontinus, morcelés, aux exigences de qualité souvent insuffisantes pour y développer une véritable pratique touristique ou pour répondre aux besoins des habitants en termes de déplacement : pas de liaison avec les centres-villes, gares, lieux touristiques, revêtement impraticable à vélo… Or, développer ces véloroutes et communiquer sur le réseau permettrait de valoriser un grand nombre de lieux d’intérêt touristique : les espaces naturels, la façade du Littoral, le patrimoine industriel, des lieux de mémoire, les beffrois et édifices religieux remarquables, etc. Afin de faciliter leur accessibilité, il sera indispensable de réaliser des liaisons avec les gares et haltes ferroviaires. Cette valorisation touristique a l’avantage de subvenir également aux besoins utilitaires en permettant l’usage de ce réseau dans le cadre des déplacements domicile-travail notamment. Ainsi, une véloroute est structurante et participe à l’attractivité du territoire. Elle se doit aussi d’être accessible aux personnes à mobilité réduite. Il est donc primordial de connecter efficacement les différents réseaux entre eux, qu’ils soient plutôt d’aspect a priori récréatif ou utilitaires tout en portant attention à la qualité des infrastructures et aux services offerts. Les véloroutes sont ainsi à la croisée d’enjeux variés ; aménagement, mobilité du quotidien, équité territoriale et inclusion sociale, santé… Ainsi, la région doit encourager les collectivités à réaliser 100% du SR3V pour 2026.

Sraddet : la contribution de Vél’Hauts-de-France

Le vélo est un outil efficace au service des politiques régionales de mobilité et, via les véloroutes et voies vertes, de développement durable des territoires.

À travers les schémas régionaux d’aménagement, de développement durable et d’égalité des territoires (SRADDET) et les schémas régionaux d’intermodalité, la Région détient des atouts clés pour l’essor du vélo dans notre pays.

La région Hauts-de-France est de fait la pierre angulaire de l’organisation de l’intermodalité et de complémentarité en matière de mobilité sur le territoire.

Nous avons contribué au SRADDET de la région, ci dessous le document du collectif.