Le collectif Vel’Hauts-de-France à la rencontre des élus avec la FUB à Saint-Quentin

Ce week-end, il n’y avait pas que le Paris-Roubaix pour mettre en avant le vélo. Ce vendredi 5 avril, 4 membres du collectif Vel’Hauts-de-France, accompagnés de Olivier Schneider, co-président de la FUB (Fédération des Usagères et Usagers de la Bicyclette) ont rencontré à l’hôtel de Région, Olivier Engrand, Conseiller régional délégué à la mobilité dans les territoires.

Pour ce premier rendez-vous depuis le départ de Franck Dhersin et l’adoption du plan vélo le 5 octobre dernier, les associations souhaitaient échanger avec les élus des engagements de la Région en faveur du vélo.

Les participants à la réunion (de gauche à droite) : Michel Anceau – Droit Au Vélo à Lille, Thierry Roch – AU5V à Creil, Olivier Engrand – Région, Olivier Schneider – co-président de la FUB, Christian Louchez – Partageons la rue Calais, Guillaume Bellard – Véloxygène Amiens.

Les associations attendent un chef de file engagé
pour la réalisation du Schéma Régional Voies Vertes et Véloroutes

Le collectif et la FUB ont insisté sur la nécessité d’avoir un chef de file engagé pour la réalisation du Schéma Régional Voies Vertes et Véloroutes. Pour Thierry Roch de l’AU5V, elles butent parfois sur des EPCI (des communautés de communes) qui ne s’intéressent pas toujours aux interconnexions avec les EPCI voisines, ne développent pas toujours une logique d’itinéraire. Michel Anceau pour l’ADAV invite à vulgariser les bons exemples régionaux et le travail de diagnostic des associations locales.

Mr Engrand encourage les associations à porter ces sujets dans les comités de bassin de mobilité, les comités des partenaires régionaux et locaux mis en place par la LOM (Loi d’Orientation des Mobilités) et dans les PAMS (Plans d’Actions en Faveur de la Mobilité Solidaire). La Région des Hauts de France est la plus en avance sur la mise en place de ces comités. Il rappelle que la Région s’appuie sur les Départements qui sont maitrise d’ouvrage pour la réalisation du schéma.

La relation avec les représentants d’usagers est une des
orientations prioritaire du plan vélo régional

Mr Engrand a rappelé que la relation avec les représentants d’usagers est une des orientations prioritaire du plan vélo régional. La Région a rejoint le réseau national Vélo & Territoires en 2023 pour s’engager aux côtés des autres collectivités en faveur de la promotion du vélo comme mode de transport alternatif. Les associations saluent ce partenariat et l’engagement de la Région. Elles attendent qu’elle encourage les départements (qui sont souvent maitrise d’ouvrage) à faire avancer le déploiement du schéma régional.

Des réunions d’échanges à mettre en place pour une remontée du terrain

Mr Engrand a souhaité également que deux à trois réunions d’échanges soient organisées chaque année entre avec les membres du collectif pour suivre et faire avancer les différents sujets. Il a rappelé le prochain rendez vous des rencontres régionales du vélo qui aura lieu en juin. Il souhaite que les problèmes de mobilité soit identifiés à partir « du terrain », là où sont implantées les associations. Il souhaite également la mise en place de comités d’usagers.

Le collectif s’est réuni à Saint Quentin avec Vélo2

Les membres du collectifs avaient ensuite rendez-vous à Saint Quentin, pour retrouver la plus jeune association régionale : Vélo2. Le co-président de la FUB et les membres de Vélo2, ont rencontré Mr Michel Magniez, élu Saint Quentinois, et Mr Fraise, Vice-Président du département de l’Aisne.

Les membres de Velo2, Olivier Schneider et le Département de l’Aisne représenté par Mr Fraise.

Vendredi soir, Velo2 a organisé une magnifique balade à vélo à Saint Quentin pour faire découvrir les derniers aménagements cyclables.

Toute la journée de samedi, les associations du collectif Vel’Hauts de France se sont ensuite retrouvées avec la FUB pour développer une stratégie de plaidoyer commune.

En plus des participants présents à Lille, il ont été rejoints par d’autres représentants : Vellovaque (Beauvais), Partageons la Rue (Calais), Droit d’Vélo Douaisis (Douai), Roues Libres (Tourcoing), Recycle Moi (Roubaix), En Savoir Plus (Amiens), CyclotransEurope représentée par Marcel Beaussart et Marie-Elisabeth Malik.

Retrouvez notre communiqué de presse.

La Région des Hauts de France a adopté son plan vélo 2024-2028

Nous l’attendions l’année dernière, il a été voté cette année, le 5 octobre, lors de la séance plénière de la Région, les élus régionaux ont voté l’adoption du Plan Vélo 2024-2028 à la quasi unanimité.

Pour mémoire, la Région est la tête de file des sujets de mobilité sur le territoire notamment sur l’organisation des Transports.

Ce plan vélo souligne que « Les associations du vélo sont nombreuses en France et en région Hauts-de-France. Leur rôle est fondamental pour développer l’usage du vélo dans tous les territoires. »

Ce nouveau Plan Vélo pour la période 2024-2028 a pour but de clarifier le rôle des différents acteurs, et notamment, celui de la Région, dans un objectif de construire une région cyclable.

Les enjeux du Plan Vélo s’articulent autour de 9 orientations :

  • Développer les infrastructures cyclables et suivre la mise en œuvre du Schéma Régional des Véloroutes (SRV) : en charge de l’élaboration et de la coordination du SRV, la Région, en lien avec les Départements, cofinance les véloroutes en priorité en milieu rural.
  • Le vélo, maillon de la chaîne de déplacements : la Région, en tant que chef de file de la mobilité et autorité organisatrice des transports régionaux, souhaite encourager la mobilité cyclable dans les territoires, et ceci dans une logique intermodale.
  • Bâtir un partenariat avec les associations qui favorisent le développement du vélo sur les territoires : la Région renforce son partenariat avec les associations d’usagers, en les conviant aux différentes instances de gouvernance locales et en les associant à l’élaboration du SRV.
  • Développer l’écomobilité scolaire : la Région finance, avec les partenaires, des actions de sensibilisation aux mobilités durables destinées aux lycéens, avec son dispositif Génération + Rev3 ou encore le challenge de l’écomobilité scolaire. Elle soutient également le Centre ressource en écomobilité (CREM).
  • Le vélo créateur de richesses à travers le vélotourisme : Avec trois itinéraires européens traversant le territoire (EuroVelo 3, 4 et 5), la Région Hauts-de-France a des atouts conséquents pour attirer les touristes étrangers, notamment les voisins belges, néerlandais ou allemands.
  • Le vélo, créateur de richesse : pour répondre aux défis de la transition énergétique, économique et sociale, la Région a pour objectif de créer de nombreux emplois. En ce sens, le vélo, dans toute sa chaîne de valeur (fabrication, entretien, vente ou location) et son utilisation par des professionnels, ouvre de belles perspectives de développement de nouvelles activités décarbonées.
  • La coopération à l’interrégional et à l’international : en tant que gestionnaire des fonds européens INTERREG, la Région accorde une attention toute particulière aux projets de connexion du réseau cyclable régional des pays transfrontaliers.
  • La Région exemplaire : la Région met en place, pour ses agents, le forfait mobilités durables (FMD), qui favorise l’utilisation du vélo pour les déplacements domicile-travail.
  • Soutenir et diffuser la culture vélo, et le sport-santé : les Hauts-de-France sont une terre de sports, et particulièrement de vélo. En effet, elle accueille et soutien de grandes manifestations sportives telles que le « Paris-Roubaix » ou les « quatre jours de Dunkerque »

Les rencontres régionales du vélo, à Valenciennes le 14 juin 2023. Photo au5v

Un bilan annuel, de ce nouveau Plan Vélo sera réalisé et présenté aux partenaires des Rencontres Régionales du Vélo auquel sont conviées les associations vélo.

53 principes

Le plan détaille 53 principes, parmi les plus saillants (ou ceux qui nous parlent le plus), nous noterons :

  • no 12 – A travers son Plan vélo, la Région Hauts-de-France affirme que l’emport de vélos dans les TER restera gratuit et sans réservation préalable.
  • no 13 – La Région respectera le décret LOM en termes de nombre d’emplacements vélo dans ses TER.
  • no 15 – La Région pilotera une étude spécifique sur la connexion cyclable des gares au réseau régional des véloroutes puis financera ce dernier kilomètre cyclable vers les gares.
  • no 18 – La Région lancera une expérimentation de vélo libre-service à l’échelle d’un territoire ou d’une ligne de train.
  • no 20 – La Région s’appuiera sur le réseau d’acteurs du collectif Vel’Hauts de France pour intégrer les préoccupations des cyclistes dans ses politiques, et relayera leurs actions dans sa communication sur le vélo. La Région mettra en place des échanges réguliers avec les associations d’usagers du vélo, travaillera sur leurs propositions et les associera à la mise en œuvre du Plan vélo.
  • no 21 – La Région veut également s’assurer de la présence des associations d’usagers du vélo dans les lieux de concertation. Ainsi, elle s’est engagée à en faire un partenaire associé du Comité régional des partenaires – instance régionale issue de la LOM, et de les convier lors des comités de bassin, instances locales des bassins de mobilité, qui auront en charge la rédaction des COM et des PAMS (voir orientation n°2).
  •  no 23 – La Région soutient annuellement le Challenge de l’écomobilité scolaire. Cet événement, organisé par le CREM et animé par l’ADAV en association avec En Savoir Plus, est ouvert à l’ensemble des écoles maternelles et élémentaires et aux collèges de la région. L’objectif est de le développer également sur les lycées, et étudier la possibilité de le développer pour les CFA.
  • no 26 – La Région pilotera une étude sur la connexion cyclable des lycées au réseau régional des véloroutes, puis financera ce « dernier kilomètre » cyclable vers les lycées.
  • no 31 – Un maillage de relais-vélos sera élaboré avec l’ensemble des partenaires et territoires traversés, et permettra d’améliorer l’expérience des cyclistes, qu’ils soient touristes de passage ou habitants.
  • no 41 – La Région Hauts-de-France soutient la proposition de faire de l’année 2024 « l’Année Européenne du Vélo ».

Le collectif Vel-HautsDeFrance félicite la Région pour l’adoption de ce plan vélo. Elle note toutefois qu’aucun budget n’a été voté. Il ne reste plus désormais qu’à le doter d’un financement.

Téléchargez le plan vélo complet.

Stationnement vélo sécurisé : les gares des Hauts de France accusent un retard important 

Quels objectifs ?

Dans les Hauts-de-France, 106 gares sont soumises à l’obligation d’installer des stationnements sécurisés pour les vélos, pour un total de 4950 places, d’ici le 1er janvier 2024.

Où en est-on ?

Avec seulement 28% des gares conformes au décret, les Hauts-de-France figurent dans le bas du classement des régions d’après les données de juillet 2023 qui seront publiées ce jeudi 28 septembre par Vélo & Territoires.

A Dunkerque, l’objectif est dépassé,
90 places attendues dans la loi
et 100 places dans ce parking

Les disparités entre les gares sont fortes :  les objectifs sont dépassés dans une trentaine de gares, comme à Dunkerque, Armentières ou Templeuve, où les parkings sont parfois déjà saturés. Certaines petites gares, soumises à l’obligation d’installer une dizaine de places, se montrent aussi plus volontaristes, telles que Mouy-Bury (Oise), Seclin (Nord) et plus généralement les petites gares de l’ancienne région Nord – Pas-de-Calais.

Toutefois, une quarantaine de petites gares demeurent totalement non-équipées, alors même que la loi ne prévoit que 10 ou 20 emplacements, ce qui présente peu de difficultés techniques : c’est le cas à Poix de Picardie, Rieux Angicourt, Saint Leu d’Esserent ou encore Saint Sulpice Auteuil.

Stationnement vélo
en gare de Lille Flandres

44 places installées
par l’Agglo en Gare de Creil,
là ou 250 places sont attendues
©Photo ACSO

©

L’analyse du collectif

L’enjeu est fort pour les plus grandes gares, où les besoins sont importants. Creil, la troisième gare des Hauts de France avec 20 000 voyageurs par jour dispose de seulement 44 places vélo sécurisées (installées en 2022 par l’agglomération et saturées en quelques mois), loin de l’objectif de 250 places prévues dans la LOM. La gare de Lille-Flandres dispose actuellement de 590 places de stationnement, bien que la LOM en exige 1000. À l’inverse, la gare Lille Europe va se doter en 2024 de 460 places bien visibles, soit 80 de plus que la LOM. Plus inexplicable la gare de Valenciennes se contente toujours d’une dizaine d’arceaux installés sur le parvis de la gare…

les vélobox, installés
notamment dans la plupart
des gares de l’ex région Picardie

Actuellement, l’offre d’abri sécurisé est gérée par TER Hauts-de-France et plusieurs opérateurs locaux, ce qui en résulte des règles d’accès différentes et bien souvent limitées à un usage pendulaire, rendant généralement leur usage compliqué pour des voyages occasionnels et pour les vélo-touristes. L’offre actuelle est également très peu adaptée aux vélos cargos, dont la pratique est pourtant en forte hausse.

La Région Hauts-de-France a besoin d’une plateforme régionale regroupant l’ensemble de l’offre des abris vélo sécurisés tout opérateur confondu, ce qui permettrait d’avoir une vue d’ensemble de l’offre existante et de faciliter les inscriptions, avec un titre unique donnant accès à tous les abris de la région. Cette offre doit également être doublée par des arceaux vélos en libre accès pour les usagers occasionnels.

Les cyclistes de la région font face à une réduction de place de vélo dans les trains. Si l’offre de stationnement était à la hauteur, cela inciterait les cyclistes pendulaires à avoir un deuxième vélo en gare de destination plutôt que de l’embarquer. Enfin, pour qu’ils soient utilisés, les abris doivent être aménagés dans des espaces visibles afin de bénéficier d’une surveillance informelle de la part du public et doivent également être régulièrement entretenus.

Manifestation en gare de Clermont-de-l’Oise en 2019 ©France3

« Les communautés de communes (qui sont Autorités Organisatrices de la Mobilités) sont souvent impliquées pour une amélioration de la situation mais butent face à Gares & Connexions qui diffuse des informations au compte-goutte. Il est parfois nécessaire, comme à Clermont-de-l’Oise, que les associations organisent des manifestations pour que Gares & Connexions réponde et fasse avancer des dossiers. »

Consignes individuelles
à Boulogne Tintelleries

Téléchargez le communiqué national de la FUB (Fédération des Usagers de la Bicyclette) et celui du collectif Vel’Hauts-de-France.

Crédits Photos ©DroitAuVélo, ©AU5V